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Croix et calvaire

La croix est un symbole religieux qui a précédé sa consécration chrétienne. Elle est rencontrée chez les Assyriens ou dans les sites antiques crétois et semble avoir conquis une grande partie de l’Europe durant l’Âge du Bronze.  Objet sur lequel a été supplicié le Christ, la croix devient le symbole privilégié des chrétiens et va proliférer sous des formes variées qui influenceront également le plan des églises.

L’expression la plus récurrente de la croix est celle du crucifix mais il en existe une version plus aboutie, celle du calvaire. Ce monument commémore la Passion du Jésus. Il est généralement composé du Christ en croix accompagné par la Vierge et Jean. Parfois ce trio est rejoint par tout un aréopage d’autres saints. Comme il est le symbole de la mort et de la résurrection, le calvaire ou le crucifix est fréquent dans les cimetières encore inscrits dans l’enclos paroissial. Dès le 19e siècle, il pourra être accompagné par la chapelle funéraire d’une personnalité notoire de la localité, et structurer avec elle les allées et la disposition des concessions du cimetière.

Le crucifix de l’Ecluse est adossé au mur d’enceinte de la cure. Il aurait été érigé durant la Deuxième Guerre mondiale. Il témoigne du premier lieu d’inhumation des six aviateurs canadiens qui ont trouvé la mort lors du crash de leur avion, abattu à L’Ecluse par un Messerschmitt 110 dans la nuit du 5 au 6 juin 1942. Ces hommes auraient été enterrés ailleurs par la suite.

Entre 1830 et 1890, la question de l’accessibilité pour tous à l’inhumation va bousculer régulièrement les gouvernements nationaux sur les questions de propriété et de conception du lieu funéraire. La gestion des cimetières sera finalement et de manière inconditionnelle, l’apanage des Communes

Le cimetière de Tourinnes-la-Grosse est le résultat d’une réorganisation progressive d’un cimetière de tradition médiévale (clos paroissial) vers ce qu’il est aujourd’hui. L’attraction et la force du lieu étaient telles que son utilisation ne s’est jamais arrêtée au profit d’un cimetière aménagé à l’extérieur de la localité, comme cela a été le cas pour Beauvechain ou Nodebais par exemple.

Ici, le cimetière s’est néanmoins adapté aux mutations imposées par le 19e siècle, notamment la volonté d’organiser et d’urbaniser autour de quelques axes majeurs qui vont évidemment attirer les concessions qui bénéficieront du plus de visibilité. C’est le long de ces voiries (dénommées parfois « champs Elysées ») que sont inhumés les héros de Guerre et les personnalités de premier plan.

Deux ou trois axes principaux se distinguent encore à Tourinnes et tous sont dirigés vers le calvaire. Ce calvaire, symbole de la mort et de la résurrection par excellence, est sis depuis 1938 sur un monticule de pierres sèches, situé en dehors du clos communal et sur la propriété du presbytère. Cependant, il se positionne judicieusement, en face et en surplomb du mur d’enceinte, de manière à non seulement coexister avec l’espace cinéraire géré par les pouvoirs publics mais aussi l’influencer. Voilà une amusante bravade de l’Eglise envers les édiles communaux de l’époque.

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