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Le caillou universel

Jusqu’à l’époque contemporaine, côtoyer les cimetières ne se faisait pas sans désagrément olfactif, a fortiori en milieu urbain. Si une église et son cimetière se situent souvent sur un des points les plus hauts de la localité, ce n’est pas seulement en accord avec la vieille habitude qu’ont les êtres humains d’implanter leur lieu de culte et d’inhumation sur un sommet, entre ciel et terre et au plus près de Dieu. C’est aussi la cadavérine qui est en cause, que seul un fort courant d’air arrive à dissiper.

Ce désagrément, additionné aux préoccupations hygiénistes et à la question de salubrité publique pousse à diviser le monde des vivants et des morts, de manière géographique, à partir du 18e siècle mais surtout au 19e siècle, caractérisé par une explosion démographique. Cette forte augmentation de la population force la création ou l’agrandissement d’églises dans les clos cinéraires et l’apparition de nouvelles mœurs funéraires.

Au 19e siècle, la question des cimetières bouscule régulièrement les gouvernements nationaux sur les questions de propriété et de conception du lieu funéraire. Une des préoccupations importantes est celle de l’égalité des hommes face à et dans la mort. Ce n’est pas une coïncidence si le symbole de la mort est celui d’un crâne souligné par une paire de tibias croisés. Ce crâne est le « caillou universel », il est semblable pour tout un chacun peu importe les origines socio-économiques ou convictionnelles du défunt. Les tibias croisés représentent quant à eux l’immobilisme irréversible provoqué par la mort. Cette question fondamentale de l’égalité va progressivement exclure le recours au « cimetière des chiens » et imposer l’accessibilité pour tous à l’inhumation au cimetière. Pour garantir cela, la gestion du cimetière sera finalement et de manière inconditionnelle, l’apanage des communes.

Ce symbole est visible sur une des lames funéraires du chevet de l’église Saint-Martin, à Tourinnes.

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